L’évaluation et la prise en charge de la douleur représentent un enjeu majeur de santé publique et un critère de qualité prioritaire. La loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé reconnaît le soulagement de la douleur comme un droit fondamental de toute personne.
L’engagement des pouvoirs publics au cours de la dernière décennie a permis une avancée significative, notamment en matière d’information des patients comme des personnels de santé et d’évaluation des pratiques professionnelles.
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Présidé par le Docteur Patrick SICHÈRE, le CLUD du Centre Hospitalier de Saint-Denis est une instance pluriprofessionnelle chargée de coordonner les actions de lutte contre la douleur au sein de l’établissement. Il n’intervient pas directement dans la prise en charge de la douleur mais dans la définition des orientations et du plan d’action, dont il évalue les résultats. Il organise et anime également des sessions de formation à destination des personnels. |
La douleur chronique reconnue comme maladie en 2022 : ce qui change pour les professionnels de santé et les patients
Une nouvelle édition de la classification internationale des maladies (la CIM-11) est entrée en vigueur au 1er janvier 2022, qui reconnaît la douleur chronique comme maladie suivant 2 catégories : les douleurs primaires et les douleurs secondaires.
Considérées comme une maladie à part entière, les douleurs chroniques primaires intègrent les douleurs chroniques généralisées (fibromyalgie, syndrome douloureux régional complexe…) ou encore les douleurs musculo-squelettiques chroniques.
Les douleurs chroniques secondaires représentent quant à elles un
symptôme d'une maladie sous-jacente.
Elles sont classées en 6 catégories : douleur chronique liée au cancer, douleur chronique post-chirurgicale ou post-traumatique, douleur neuropathique chronique, céphalées ou douleurs orofaciales chroniques secondaires, douleur viscérale chronique secondaire et douleur musculo-squelettique chronique secondaire.
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Norme internationale d’informations en matière de santé, la CIM constitue un référentiel visant à établir les tendances et les statistiques sanitaires. |
« Dans le cadre de notre pratique quotidienne, la reconnaissance de la douleur chronique comme maladie oblige le personnel soignant à une meilleure écoute du patient. Trop souvent, la personne souffrant de douleurs chroniques est étiquetée « psy », et ainsi exposée au rejet. L’argument schématique et réducteur consistant à dire « c’est dans la tête » est vécu comme insultant pour les patients, à l’instar de celles ou ceux souffrant de syndrome fibromyalgique ; celui-ci étant dû à une perturbation des centres de la douleur situés au niveau du cerveau.
L'entrée en vigueur de cette classification va aussi permettre une prise en charge globale et adaptée, non médicamenteuse, proposée par des équipes pluridisciplinaires. Les causes et retentissements de la douleur chronique sont complexes et diverses ; c’est pourquoi les traitements doivent être aussi variés et donc complémentaires. Cette reconnaissance va rassurer les patients et induire une meilleure adaptation du milieu médical et paramédical à leur problématique spécifique », Dr Patrick SICHÈRE Rhumatologue et président du CLUD du Centre Hospitalier de Saint-Denis.